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Sangkhlaburi zone interdite

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Hier une opération autant brutale qu’imprévue a été opérée par les gardes forestiers dans le district de Sangkhlaburi. Aucune explication n’a été fournie au moment où nous publions cette nouvelle.

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Désormais il est interdit de se promener sur les rivières de Sangkhlaburi et de faire des treks dans la forêt. C’est un coup très dur qui est porté à l’économie du district où le tourisme d’une part et les plantation d’hévéas avaient favorisé le développement local. Ces plantation auraient du être controlées des le départ et la forêt mieux protégée.
Nous nous étions alarmé à plusieur reprise de ce développement anarchique et de l’arrivée de groupes financiers avec des projets de ’tourisme vert’.

Khao Laem - Sangkhlaburi - Kanchanaburi

Une zone durement touchée...

En 1976, Sa Majesté le Roi Bhumiphol, se rendit dans la région de Sangklaburipour l’inauguration du parc national de Thung Yay Naresuan, qui s’étend sur plus de 320 km2, et englobe la totalité des peuplements karen de la région. Les villages karen localisés à l’intérieur du parc dans la province de Kanchanaburi, étaient isolés et bien moins nombreux que par le passé, et leur présence ne représentait pas une menace pour l’environnement, même si certains officiels du Ministère des Eaux et Forêts tentèrent d’utiliser cet argument pour chasser les Karen du parc national.
Moins de dix ans plus tard, tous les villages karen de la vallée de Sangklaburi furent noyés par la mise en eau du barrage de Khao Laem Dam réalisé en 1984. Suite à cet ennoiement planifié, les habitants de ces villages, qui pratiquaient la riziculture irriguée depuis des décennies, furent contraints de se replier en zone forestière dans des villages karen de moyenne altitude. Cet afflux soudain et massif de nouveaux arrivants au sein de villages établis depuisune centaine d’année ne se fit pas sans heurts. Les parcellaires villageois se révélèrent exigus pour satisfaire les besoins accrus en terre cultivable ; des oppositions, surtout entre deux styles de vie, éclatèrent. Comme c’est souvent le cas chez les Karen, on préféra le repli en forêt au conflit ouvert au sein des villages, dont souvent les territoires furent laissés aux nouveaux arrivants. Les autres choisirent de renouer avec les territoires de leurs ancêtres en s’installant à proximité des vestiges des premiers villages karen de la passe des Trois Pagodes. Pour les Karen il s’agissait bien, en effet, d’un territoire karen, façonné par l’Éléphant Blanc, colonisé et même “karennisé” par leurs ancêtres, et à ce titre ils pouvaient s’y établir de plein droit. Pour les autorités du parc national et du ministère, toute nouvelle installation humaine au sein du parc était illégale mais ces “nouveaux” villages furent tolérés à condition que les Karen se conforment aux règles du parc national, peu compatibles avec leur mode de production : abattage d’arbre illégal, pas de commercialisation de produits forestiers, chasse et pêche interdites etc. Les Karen vivaient sous la menace permanente d’amendes, de peines de prison voire d’éviction du parc national. La situation se détériora rapidement pour eux dans le nouveau contexte plus général de la protection de l’environnement affichée comme une des priorités du gouvernement thaïlandais.
Aux yeux des Thaïlandais, les populations montagnardes représentaient une menace directe pour l’environnement, et le gouvernement thaïlandais élabora une longue liste de villages devant être ’délocalisés’. Les Karen du parc national de Thung Yay Naresuan figuraient en priorité sur cette liste établie en 1988. En moins de 200 ans, les Karen passèrent donc d’une position privilégiée avec un rôle politique, économique et stratégique, à une situation précaire de groupe minoritaire qui fit d’eux des parias dans leur propre territoire.

Clairière du domaine karen

Dans la province de Kanchanaburi, la mise en place des opérations de développement au sein des minorités date de la construction du barrage de Khao Laem. Dans un premier temps, ce sont les Môn, qui arrivés récemment de Birmanie, bénéficièrent des aides gouvernementales, ceci s’effectua au détriment des Karen qui, se sentant niés et rejetés, refusèrent par la suite de participer à plusieurs projets de développement. Leur attitude changea car il sembla aux leaders karen que la participation à des programmes gouvernementaux pouvait, dans une certaine mesure, permettre de sécuriser les implantations karen dans le parc national et démontrer leur bonne volonté vis à vis de l’État.
L’intervention initiale du gouvernement et des développeurs sur les populations môn correspondait à un choix qui pouvait se justifier, mais pour les Karen il s’agissait d’une remise en question du mode de vie de leurs ancêtres au sein de leur territoire. Cette frustration est formulée par le chef cérémoniel karen du village de Sanee Pong pour qui ’les ancêtres Karen, nos ancêtres ont eu tort d’avoir raison’, il résume ainsi le paradoxe de leur situation : leurs ancêtres ont vécu en harmonie avec la forêt sans détruire l’environnement ; depuis leur arrivée en Thaïlande ils ont respecté la nation. Les Karen installés dans les vallées avaient côtoyés les Thaï et les Môn en permanence alors que ceux des forêts vivaient en autarcie. Des projets d’aviculture et de cultures maraîchères ont été rejetés par les moines karen et les chefs religieux des villages tests parce qu’ils étaient jugés incompatibles avec le mode de vie karen et assimilés à une intervention du monde thaï dans la vie du village.

Terres karen de Sangkhlaburi

Safarine modifie ses programmes...

Safarine Tours se voit contraint de suspendre la vente de certains tours et de proposer des circuits et activités de remplacement au clients qui ont déjà commandés des tours avec un programme dans les territoire karen.

Huttes karen - Sangkhlaburi - Kanchanaburi

Voir en ligne : Nouvelle version Aventure